Belles de nuit, filles de joie, filles publiques, marchandes d’illusion, les personnes prostituées cumulent les sobriquets comme les injustices. |
J’ai arpenté les trottoirs de la ville 10 ans à leurs coté lorsque j’étais travailleuse de rue à Espace P.. .
Il y a eu dans mon envie de vivre à leur coté certainement l’envie de rentrer dans un univers réservé aux hommes, tabou et caché.
Au-delà de ça, a travers elles, j’ai découvert un univers riche et en même temps tragique.
Riche parce que toutes celles qui travaillent souvent dans des conditions difficiles, m’ont transmis un regard sur le monde différent, critique et saisissant.
Tragique parce qu’au-delà du maquillage, des néons et des artifices, les femmes prostituées restent encore et toujours les damnées de la terre. Elles sont le fruit de l’injustice sociale et sexuelle, de l’inégalité et de l’hypocrisie de notre société. Elles portent seules le combat de la dignité et du respect.
Elles sont nos mères, nos filles, nos sœurs et je les remercie.
Merci à toi SONIA, Ingrid et les autres…